DARK c'est tout sauf « dark » !

Deborah Gallin • oct. 08, 2020

Dark a un message d’universalité à passer.  C’est un de ses fondements.
Sa signature est présente dans chaque œuvre. Le mystère et le défi est de la trouver !
N’y-a-t-il pas une contradiction quelque part ?

Deborah Gallin : Comment tu décris ton travail ?


Dark :  C’est de la calligraphie abstraite.

Au début, je prenais des formes qui venaient des alphabets du monde entier. Puis j’essayais de mixer des parties de lettres avec d’autres parties de lettres pour créer une espèce d’alphabet qui n’existe pas, mais qui est inspiré quand même d’alphabets qui existent déjà. C’était vraiment pendant les deux premières années, c’était vraiment concentré là-dessus. Ensuite, c’est devenu plus une espèce de geste automatique. Les formes deviennent plus des représentations de mouvements.


A force d’en faire c’est vraiment devenu un geste, et les formes deviennent ce geste. Mais au final, ça reste des formes qui ressemblent à de l’écriture. 

DG : Ça a commencé quand ?

DARK : J’ai découvert la calligraphie en école de graphisme en 2015. En 2016, je suis passé en 2ème année, et on a commencé à avoir des cours de typographie. On a eu un professeur dans ces cours qui nous a fait une heure de calligraphie par semaine pendant trois mois. C’est là où j’ai découvert vraiment les écritures classiques, comme le Katakana, toutes les écritures calligraphiques anciennes, mais classiques.
Ça m’a intéressé. Mais en même temps il faut que la calligraphie soit vraiment parfaite. Il faut recommencer, recommencer, recommencer, écrire 20 fois la même phrase pour en avoir une qui est bien, ça me saoulait un peu. 
À la fin de ces petits cours de calligraphie, on a eu un dernier sujet qui était, faites de la calligraphie, un peu comme vous voulez, sur une toile ou sur un grand papier. Lâchez-vous, faites un truc où, justement, il y a moins de limites. J’ai vraiment aimé le faire sans les limites. Je faisais ce que je voulais, vraiment.

J’ai commencé à faire des compositions. J’ai présenté une toile pour la fin du projet. À partir du moment où j’ai présenté cette toile , j’ai commencé à en faire chez moi, tout seul dans mon coin. C’est là où j’ai trouvé des trucs intéressants, parce que je n’avais plus cette contrainte, cette obligation de faire comme-ci, comme-ça, et de recommencer 20 fois si ce n’est pas parfait.
A partir du moment où j’ai commencé à le faire tout seul à la maison je l’ai fait non-stop. J’en faisais tous les soirs pendant 2 ans…en gros, jusqu’à la moitié de l’année 2018.
        

DG : Qu’est-ce que ton travail représente pour toi ?

DARK : Pour moi, de manière assez égoïste, c’est, vraiment, un truc dont j’ai besoin. J’ai besoin de travailler constamment. Je suis tout le temps là-dedans.

D’une manière plus générale, ça représente un genre de message d’universalité que j’ai envie de passer.

L’idée de base était de mélanger les formes de calligraphie pour en créer de nouvelles. L’idée était vraiment de rassembler pleins de cultures différentes, de créer des lettres qui sont un mix de toutes ces cultures, et ensuite de faire des compositions avec ce lettrage pour prôner vraiment le coté universel de la chose, pour mettre en avant le fait que depuis la nuit des temps l’homme se parle.

Il écrit, il a besoin d’échanger avec l’autre, que ça s’est développé en des centaines de langages différents, dans des centaines de manières différentes. La finalité de tout ça, est à peu près la même pour tous les langages, on se dit la même chose, c’est pour ça que tu peux traduire une langue d’une autre, et ainsi de suite.


 
Dark, Red Layers, aérosol, 5x2,5m, Le Lavo Matik Paris 13 (2018)
C’est la même chose pour tout le monde, mais de plein de manières différentes : les lettres de calligraphie telles qu’elles. C’est vraiment l’idée de mélanger tout ça, et de montrer aux gens qu’en fait il n’y a qu’un seul vrai langage. C’est le langage qu’on utilise pour communiquer et qu’après, il y a toutes les langues qui se sont développées, c’est autre chose.

DG: Tu as dit que ton message est l’universalité de communication, ce besoin d’être entendu et compris. Veux-tu que la personne qui voit tes œuvres dans la rue ressens ou pense à quelque chose ?

DARK: Non, pas du tout. Justement, je trouve que le coté abstrait de ce que je fais est intéressant, dans le sens où il ne va pas imposer un message direct aux gens, mais il va plutôt faire jouer leur imagination.
Ils vont voir des trucs que je n’aurais jamais pensé. Chaque personne qui va la voir va ressentir l’œuvre d’une manière différente.
C’est ce que je trouve hyper intéressant. Pour une même œuvre d’art que je fais, s’il y a 1000 personnes qui passent devant, il y a de très fortes chances pour qu’au moins 990 personnes voient une chose différente dans l’œuvre. Ça créé un truc un peu mystérieux qui vient faire travailler l’esprit des gens, en fonction de ce qu’ils ont vécu, de ce qu’ils ont ressenti, de ce qu’ils ont traversé, et, ça va vraiment jouer avec leur « eux profond. »

Je trouve ça fascinant.
 

C’est pour ça que je fais de l’art abstrait, et que je suis très content de faire de l’art abstrait, parce qu’il n’y a pas de message imposé.


J’adore l’art où il y a un message imposé, où tu es censé comprendre quelque chose en le regardant, mais j’adore aussi le coté où par exemple, j’ai des clients qui m’ont acheté des tableaux, et souvent, ils regardent, et puis il reviennent me voir deux semaines après en me disant « tu sais, ce qui est génial avec ton tableau, tous les matins j’ai l‘impression de redécouvrir quelque chose. » parce qu’il y a toujours quelque chose de nouveau à voir, des petits détails, des petites choses qu’ils vont interpréter d’une manière ou d’une autre et je trouve ça trop intéressant. Ça crée une espèce « d’ouverture » qui permet aux gens vraiment de faire jouer l’imagination et ça, je trouve ça méga intéressant.

DG : Pour moi , c’est une conversation. Et quand une œuvre a une conversation avec toi… On reste parce qu’on a envie que ça continue. Quand il n’y a pas de conversation, on continue sur notre chemin. Pour moi aussi, ce que je vois dans la rue est un cadeau.
DARK : Oui, c’est ça, c’est exactement ça.
De toute façon, la limite un peu bizarre du street art, c’est que, nous, on fait ça par envie de donner aux gens, de faire découvrir des choses et de partager, mais ce qu’on fait est illégal. Tu vois ? Et là, on se retrouve dans une situation où nous sommes obligés de se mettre en « danger » pour pouvoir partager avec les gens, parce qu’on n’a pas le droit de le faire.

Du coup, ça créé une espèce d’équilibre entre les deux, qui est assez étrange quand même, parce que pour nous, ça part d’un bon sentiment et en fait on se retrouve à faire des choses illégales pour pouvoir partager ce bon sentiment avec les gens. Dit comme ça, c’est absurde, mais en même temps, c’est exactement ça.

SUIVEZ DARK

DG : Je trouve ce coté absurde absolument génial
DARK :  Le coté illégal est ce qui fait la force du street art. Il fait partie de la démarche en soi. C’est très important et très intéressant.


DG : La liberté ?
DARK : C’est ça. Et puis, à partir du moment où tu fais une commande, par exemple, on va te demander telle chose ou telle chose, tu vas être bridé, mais ce n’est pas bon pour la créativité, d’être bridé. Ce qui est bon est de faire un peu ce que tu ressens.

Je ne dis pas que toute créativité ne te viendra si jamais tu es bridé.  J’ai dit que, en tant qu’artiste, si tu veux faire des choses comme tu les sens, si on te le demande, tu ne le feras pas de la même manière que si tu le fais par toi-même.

C’est un des trucs que j’ai reproché au monde de la communication, de la pub, etcétéra. J’ai arrêté cette partie de mes études parce que j’avais vraiment l’impression qu’on me demandait de faire des choses que je n’avais pas envie de faire. Forcément, si je fais des choses que je n’ai pas envie de faire, je ne les ferai pas correctement, ou je ne les ferai pas de la manière dont je pense qu’elles sont bien.

Par exemple, j’ai eu un projet en agence où je devais créer trois logos. Il y en avait un où je faisais comme je voulais, un où je faisais comme la boite m’avait demandé, et un où je faisais comme l’agence avait demandé. Au final, c’était toujours celui que la boite voulait qui était choisi. Même si, des trois, c’était le pire de très loin, et que c’était impossible d’afficher ça dans la rue…c’était toujours lui qu’ils voulaient. Ça m’a beaucoup frustré. Je me suis dit, non, ça suffit. Ce n’est pas fait pour moi. Je préfère faire mon travail tranquille. Si ça plait à des gens, tant mieux ; si ça ne plait pas, tant pis. Je trouverai un petit boulot. Je ferai serveur ou quoi, et ça m’ira très bien. A côté, je continuerai à faire les trucs que j’ai envie de faire moi-même.

Techniquement, avoir des contraintes, ce n’est pas forcément bloquant en termes de créativité, mais il faut que ces contraintes soient intéressantes et qu’elles t’amènent vers quelque chose. Quand c’est une contrainte pour une contrainte, ce n’est pas une bonne chose.

Par exemple, il y avait une expo pour laquelle je préparais des œuvres. Notre contrainte était qu’on avait tel format et qu’on devait tous l’utiliser de manière verticale. 



Au final, c’est une contrainte intéressante qui t’oblige à créer un truc que t’aurais pas forcément fait. Alors que, si on te dit, « je veux une œuvre, mais je veux qu’il y ait du bleu, de l’orange, du violet, et du rouge. » Tout de suite, je vais bloquer un peu, parce que ce n’est pas du tout des contraintes que j’ai l’habitude de faire dans mon travail. Du coup, ça va me brider.


DG : Ca provoque tout de suite la question de confinement et déconfinement. On vit encore avec le virus et compagnie. Ce que tu viens de dire est vrai. On a besoin de contact, non seulement par téléphone…


DARK : Ouais, on a toujours eu ce besoin d’être en contact avec l’autre, l’Homme est un animal social. C’est exactement ça au final.



Le mouvement  : CALLIGRAFFITI

DG : Au début, ton inspiration venait de la typographie.


DARK : Ouais et d’autres artistes. Ce que je fais, les calligraphies comme ça, est un mouvement d’art à part entière qui s’appelle le « calligraffiti. »

 

Il a été créé en 2008, par Niels Shoe Meulman, un artiste Hollandais. Il a décrété que la calligraphie, pour écrire, c’était bien. Mais en fait, il fallait élever la calligraphie au rang d’art et ne pas forcément l’enfermer sur un papier. Toutes les cultures asiatiques le faisaient déjà, de s’en servir en tant qu’art, même l’écriture arabe aussi. il a vraiment décidé que sur un mur en grand ça marcherait très bien aussi. Il a fait des trucs d’ouf. Il a peint le sol du ring de boxe. Il a fait pleins de trucs comme ça, où, le but, est de sortir la calligraphie de son contexte classique, qui est l’écriture papier simple. Il a développé ce concept et en fait de ça est née une génération entière d’artistes qui travaillent autour de son idée.

 

Tarek Benaoum et Cryptik font partie de ce groupe. Cryptik a fait un mur dans le 13ème qui est mondialement connu. Il travaille avec la galerie Itinérrance.




Aujourd’hui, sur Terre il doit y avoir au moins 500 artistes, peut être plus même, qui travaillent dans ce mouvement à part entière.

À une époque, il y avait une liste d’ambassadeurs qui étaient les grands artistes de ce mouvement.

Ils étaient une dizaine. C’est un peu leur travail qui m’a inspiré, de voir ce qui se faisait déjà là-dedans et c‘est parti un peu de là. J’ai découvert ce mouvement a à peu près le même moment que je faisais de la calligraphie en cours



DG : Quand est-ce que tu es sorti dans la rue ?

DARK : C’était avant de découvrir la calligraphie.
Je crois que mes premières sorties dans la rue devait être en 2014 ou 2015 mais il n’y en a pas eu énormément.. Les premières fois c’était vraiment juste pour utiliser la bombe pour rigoler, pour voir un peu ce que c’était. Je faisais déjà un peu graffiti sur papier, et les premières fois où je suis sorti, vraiment, c’était pour refaire ce que je faisais sur papier, mais sur des murs.

Entre 2014 et 2016,  je suis sorti 10 ou 12 fois, pour taguer dans la rue. C’est après en découvrant la calligraphie et en sachant que j’avais déjà fait des murs dans la rue que je me suis dit, pourquoi pas faire les deux en même temps ? Comment je peux être efficace et joindre l’utile à l’agréable ? Mixer les deux.  C’est comme ça que je me suis lancé.

DG : Quel est l’histoire de la fresque de la rue Docteur Laurent ?


DARK : C’est un coup de chance. J’ai contacté la Mairie du 13ème sur Instagram, en leur demandant s’ils avaient un mur de dispo pour moi. Je n’ai jamais eu de réponse. 

 

Trois semaines après, je leur ai renvoyé un message du style « hé oh, il y a quelqu’un ? ». Pareil. Toujours pas de réponse. Au bout de trois semaines, la personne qui gère le compte Instagram de la Mairie m’envoie un message, et me dit, je ne peux rien faire pour vous, par contre, j’ai l’email de la personne en charge de ce genre de chose à la Mairie. Du coup, je vous donne son email, et envoyez-lui la demande directement. 

 

J’ai envoyé le même message par email que j’avais envoyé en premier sur Instagram. Elle m’a répondu direct, « oui, on est intéressés. On a un mur à vous donner. » Le propriétaire de cette école avait demandé il y a trois ou quatre ans à ce que le mur soit repeint parce qu’il y avait des graffitis dessus. En fait, ils n’ont jamais su vraiment à qui donner ce mur. Comme je leur ai demandé, ils m’ont dit, allez-y prenez-le.

Il est immense et je suis resté pendant trois grosses journées de 8h à 20h, et au bout des trois jours, c’était fini.


DG : Ta signature, « Dark » est écrit dans chaque pièce. Je cherchais « Dark » dans cette fresque pour plus longtemps que j’aimerais avouer et je ne l’ai pas trouvé !


DARK : Il y en a un, mais il est dans les calligraphies qui sont en bleu clair dans le fond, pas dans les formes à la bombe que j’ai fait après par-dessus. Je ne suis même pas sûr qu’il soit vraiment visible. Je crois qu’il est plus ou moins au milieu de la fresque, mais je me demande s’il n’y a pas des lettres qui l’ont recouvert par-dessus après.

 

En plus, le dernier jour, j’avais des enfants de l’école avec leur maîtresse qui sont venus pendant une heure, ils étaient en cours d’art plastique, du coup ils sont venus me regarder travailler. Ils ont échangé un peu avec moi. Ils devaient être en CP ou en CE1, donc ils devaient avoir 6 ans maximum. C’était trop cool de pouvoir échanger avec eux. C’était une super expérience. C’était un truc d’ouf. Je croisais souvent les parents, le matin, qui passaient amener leurs enfants à l’école, ou qui passaient les récupérer le soir quand ils repartaient. Au final, j’arrivais avant eux, et je repartais après eux. C’était hyper-intéressant d’avoir les réactions des parents aussi qui passent juste avec leur enfant qui te disent : « ah c’est super, ça fait plaisir de voir un peu de couleur sur les murs ». C’était une super expérience.

 

En plus le mur va rester sur leur école pendant toutes les années où ils vont grandir, donc c’est cool.

 

C’était en octobre 2018 et c’est le plus grand mur que j’ai jamais fait. Je crois qu’il fait 26m de long, sur 5m de haut en partant de la barre de pierre. Sinon, il doit faire 6m, 6m20, 6m30, un truc comme ça.


DG : fresque tout seul ?


DARK : Jaëraymie* m’a aidé le premier jour pour faire tout le fond blanc qu’il y a en-dessous de l’œuvre, parce que le mur était beige. On a fait au moins deux couches, sinon, tout le reste, j’ai tout fait seul. C’était vraiment histoire de rentrer dans le temps et dans le timing que j’avais donné à la Mairie. Je leur avais dit que je le ferais en quatre jours.


C’est hyper important, je trouve, de faire soi-même le travail. Pour le blanc, j’avoue que s’il ne m’avait pas aidé, j’aurais eu trois jours de travail en plus.


DG : Parles-moi de l’évolution de ton travail ?


DARK : Je déteste être figé dans un truc. Je m’ennuie très vite et donc, il évolue tout le temps.

J’essaie de développer pleins d’axes différents dans mon travail. Je pense qu’il y a au moins 5 ou 6 axes différents à l’heure actuelle. J’essaie de vraiment jouer avec tous ces axes pour jamais m’ennuyer.

 

Chaque fois je prends un nouveau chemin, je trouve deux nouveaux chemins, et ainsi de suite. Mon travail n’est pas du tout figé, c’est un truc qu’on me dit souvent, d’ailleurs. Il y a des gens qui m’achètent des œuvres, ou avec qui j’échange en expo. Ils me disent souvent : « c’est à la fois bien et au même temps compliqué pour nous, parce qu’on n’arrive jamais vraiment à savoir si c’est toi qui a fait un truc ou pas ». Parfois ils trouvent des murs à moi dans la rue et ils m’envoient un message me demandent, « ça, c’est toi ? » ou « ça ressemble un peu à ce que t’as fait à ce moment-là mais au même temps, on ne dirait pas que c’est toi ». En fait, si, c’est moi. C’est juste que j’aime bien prendre plein de chemins différents et ne pas me figer sur un truc.



DG : La dernière de tes pièces que j’ai vue s’appelle quelque chose comme « Les Yeux », ou » L’œil ». Je me suis dit, c’est magnifique parce qu’il y a une profondeur.

DARK : C’est la dernière sérigraphie que j’ai faite. Il y a un effet de profondeur. Je joue sur les textures en fond, pour que ça ne soit pas, par exemple, qu’un aplat de rouge. Je crois que sur celle-là, j’en ai sérigraphié 15 ou 17.

 

J’essaie vraiment de faire en sorte que tous les fonds soient différents, même si c’est une sérigraphie. Il y a une répétition du même motif et l’idée est vraiment d’avoir une série où chaque fond est différent. Comme ça chaque personne a « une œuvre unique. » Même si elle est numérotée, elle est quand même unique. Je trouve ça intéressant. En fait, j’en ai fait deux, dernièrement. Sur la première, j’avais fait comme ça, et sur la deuxième, je me suis dit, c’est une belle manière de faire, et du coup, j’ai refait la même chose, mais avec un visuel et des couleurs différentes.


DG : Comment tu décris les évolutions ? Tu dis, je prends un chemin puis je prends d’autres chemins. Je comprends complètement cette métaphore. Je décrirais le processus créatif comme un long couloir avec des portes et j’ouvre une porte. Si ça m’amène nulle part je reviens au couloir et j’essaie une autre porte…


DARK : Oui, c’est ça, et chaque porte va t’emmener potentiellement, sur une, ou deux, ou trois autres portes et ainsi de suite. Même si tu reviens en arrière, il y a toujours cette porte qui a été ouverte. Tu sais ce qu’il y a derrière, et après tu peux aller t’engouffrer dedans quand tu as envie.



DG : Malgré qu’ils sont faites la même année, et il y a une telle différence entre tes œuvres « Naissance » avec Woodstock*** et « Sans Titre » qui a un sens de profondeur.
DARK :
Il y a une espèce de profondeur. Par exemple, l’effet déchirure est un truc que j’ai repris vraiment de ce que je faisais dans la rue. Comme je colle pas mal d’œuvres que je peins sur papier en atelier. C’est quand même des affiches et ça reprend un peu le concept du truc qui va être déchiré, forcément, à un moment dans le temps.


Pour cette série, l’idée était vraiment de reprendre ce concept de déchirure et d’avoir presque l’impression de plusieurs œuvres dans la même œuvre.

Cette profondeur est un truc que j’ai beaucoup travaillé en fin 2017 et début 2018, et que j’ai fait beaucoup dans la rue. Je faisais des peintures sur papier, je déchirais les bords, des contours pour faire vraiment un effet de fissure et ensuite j’utilisais une bombe ombrage. Quand tu le colles sur le mur, si tu as un minimum de recul, tu as l’impression, avec l’ombrage sur le bord, que c’est derrière le mur. Alors qu’en fait c’est collé par-dessus. J’ai dû faire une dizaine de tableaux comme ça, où ce truc était représenté.

DG : Le travail de la fresque n’était pas une collaboration avec Jaëraymie mais c’en était une avec TocToc. Comment c’était de travaille avec lui ? 
DARK : C’est trop cool de travailler avec Toctoc parce que c’est un de mes meilleurs potes. On se connait depuis 2017.
On a commencé à sortir ensemble dans la rue pour coller des trucs, pour faire des peintures. On a fait plein de murs ensemble. Ou alors on allait dans des endroits où il y avait plusieurs murs et on peignait au même moment ensemble. On est devenus très proches.

Maintenant, faire des collab avec lui, c’est très naturel. Comme on se connait par cœur, on sait exactement ce que l’autre va faire, comment il fait, la manière qu’il a de travailler et tout. C’est super cool de bosser avec lui parce qu’il y a une vraie complicité entre nous.

DG : Et Elips, comment ça s’est passé ? Comment vous vous êtes rencontrés ?
DARK : On se connait via Instagram. Il suivait mon travail depuis un moment. J’ai découvert le sien il y a 6 mois, ou peut-être un peu plus.

Elips était en contact avec la galerie WAWI, et chaque artiste qui était présent dans l’expo avait le droit d’inviter un artiste pour faire une collab. Comme il suivait mon travail depuis un moment, il m’a proposé qu’on fasse un truc ensemble.

J’adorais son taff donc je lui ai dit oui, avec plaisir. En plus, l’œuvre marchait super bien.
C’est un mec adorable. Il est super gentil, super cool et très, très talentueux. Et il est très humble, c’est vraiment un mec bien.

DG : Sont le street art ou le graffiti des mouvements ?


DARK : C’est hyper dur à définir. Un mouvement, normalement, est quelque chose censé rentrer dans une case, d’un style, d’une manière de penser, d’une manière d’agir, ou quelque chose comme ça.


La particularité du street art est qu’il y a aucune case, tout est faisable. Toutes les techniques sont bonnes à être utilisées, tous les messages ou pas de messages sont aussi utiles.


Oui, je pense que c’est un mouvement. Mais c’est un mouvement dans un sens un peu plus large que juste « mouvement » comme on en a pu en parler pour le pointillisme ou pour le cubisme, par exemple, où il y avait des lignes directrices. En fait si tu n’es pas dans les lignes tu n’es pas dans le « mouvement ». Alors qu’avec le street art, la seule vraie ligne directrice est la rue. À partir du moment où tu poses quelque chose dans la rue, c’est illégal. Si tu poses de l’art illégalement dans la rue, tu fais partie du mouvement street art, peu importe si t’en a fait une fois, vingt fois, ou cent fois, tu en fais partie.

 

DG : Ce côté illégal est-il la frontière entre ce qui est du street art et ce qui est du l’art « proprement dit » ?

 DARK : Quand j’ai fait mon mur dans le 13ème avec la Mairie, ce n’était pas vraiment du street art. C’est du street art parce que c’est dans la rue, mais en même temps, ce n’est pas du street art, parce que c’était une commande.

J’avais une autorisation, et du coup, c’est presque un job « d’artiste peintre. » Tu vois, tu n’es plus vraiment dans le street art. Mon frère, Codex Urbanus, qui l’a écrit dans son bouquin.** Il prône ce truc-là : il faut que ça soit illégal pour que ça soit du street art. C’est la base même du truc.



DG : Est-ce que tu as des buts, toi, en tant qu’artiste et pour ton art ?

DARK : Pour mon art, oui. Ce serait de jamais me retrouver « bloqué » par ce que je créé. Ça revient un peu à cette histoire de pleins de portes et de pleins de chemins.

Je n’ai pas envie de me retrouver un jour me disant, « ce que les gens attendent de moi est de faire des formes de calligraphie, » et que ça se terminera là ; et si je ne fais pas des formes de calligraphie, ça les intéresse plus. Ce serait quelque chose qui pourrait me déranger.  Pour moi, de continuer à m’épanouir vraiment là-dedans, de pouvoir en vivre potentiellement, de continuer à en vivre parce que, pour l’instant, ça se passe bien. Mais, on ne sait pas de quoi demain est fait. Je voudrais toujours avoir un peu de recul sur ça, et pas prendre pour acquis ce qui ne l’est pas.



DG : Oui, c’est tellement difficile et en même temps c’est un challenge. Ça doit être aussi une ouverture d’esprit continuelle.

DARK : C’est vraiment un challenge. Il y a des moments où c’est trop bien où c’est vraiment la fête, et puis y a des moments où ça l’est vraiment moins.

Tu doutes beaucoup plus que dans pleins d’autres milieux, parce que ce que tu fais vient de « toi », et tu le partages avec les autres. A partir du moment où les autres ne sont pas forcément réceptifs, tout de suite, tu vas te poser des questions, tu vas te remettre en question. C’est un chemin en dents de scie : un coup ça va, un coup ça ne va pas, et parfois ça va un peu plus longtemps, et parfois ça ne va pas un peu plus longtemps. Je pense que ça fait un peu partie d’être artiste. Si tu étais toujours sur une ligne neutre où tu sais que ça marche, mais en même temps ça ne t’enjaille pas plus que ça… ce serait moins intéressant.


DG : J’ai appris récemment qu’on parle plus de street art, on parle d’art urbain contemporain. Pourquoi ? Qu’est-ce que tu penses de ça ?

DARK : Je pense qu’ils se sont rendus compte que c’est un mouvement tellement « grand » maintenant, que c’est dur de le laisser sur le côté.

Il y a un côté qui est quand même très lié à l’art contemporain qui est le mouvement d’art le plus représentatif de notre époque. Je pense que c’est un premier pas vers la considération réelle de ce qu’on fait vraiment.


Pendant longtemps, ça n’a pas du tout été considéré, alors que, maintenant, les marques commencent à travailler avec les street artistes. Il y a des street artistes qui se retrouvent en foire d’art contemporain alors qu’ils font pas du tout de l’art contemporain. C’est un début de reconnaissance et qu’on est sur le bon chemin.



DG : J’étais très étonnée, dans le sens où, pourquoi on a besoin de dire « contemporain » ? C’est l’art urbain, point, parce que c’est ça, mais art urbain contemporain, « contemporary urban art ». ?


DARK : C’est un peu aussi le problème des gens, de « ce monde », c’est d’avoir ce besoin constant de mettre quelque chose dans des cases pour le comprendre et pour pouvoir l’analyser, et en faire quelque chose.

Je pense que ça vient aussi un peu de ce truc-là : le street art, c’est un peu une case qui était dans un coin. On ne sait pas trop quoi en faire ; que ça soit dans un coin n’a pas plu à ces gens. Comme ils avaient besoin de le relier à quelque chose qui existait déjà, et qui pouvait avoir une image « correcte » pour eux

Je pense que ça a été ramené à l’art contemporain parce que c’est beaucoup plus facile de dire que « c’est de l’art contemporain. » Les marques peuvent s’en servir beaucoup plus facilement sans avoir peur « d’abimer leur image. »



DG : J’étais en train de me dire, l’art moderne va jusqu’aux années ’50 ou ’60 et après, c’est l’art contemporain. Qu’est-ce qu’on va dire du street art ? Que le street art moderne est jusqu’à l’année 1959, et après, c’est du street art contemporain ? C’est ridicule.



DARK : C’est absurde, surtout que les mecs qui faisaient du street art dans les années ’70 ou ’80, faisaient exactement la même chose que ce qu’on fait maintenant.

 

Ils étaient juste en avance sur leur temps. Ils étaient vachement moins nombreux, mais sinon, c’était la même chose, et la démarche était la même . Ils partaient, et ils faisaient des choses illégales, tout en essayant de développer une démarche et un concept qui leur était propre. L’idée est exactement la même. Il y a Futura 2000, Taki 183, Ernest Pignon-Ernest. Tous ces mecs au final, c’est exactement la même chose.

 

C’est vraiment ce côté où l’homme, enfin l’Homme avec un grand « H », a besoin de tout mettre dans une case. Vu que c’est un truc qui commence à prendre beaucoup d’ampleur, il y a certaines cases qui se sont ouvertes, d’autres qui se sont fermées. On s’est dit, « ce truc, on va le mettre dans cette case, parce que, comme ça, au moins, on peut l’expliquer. »


DG : Qu’est-ce qui te préoccupe en tant qu’artiste ? Qu’est-ce qui te souci? 

DARK : La manière dont la société en elle-même évolue me concerne forcément.  Je pense que, même si tu travailles dans l’abstrait et que tu ne représentes pas forcément les choses, si tu n’as pas un minimum d’intérêt pour tout ce qui se passe partout sur Terre, tu ne peux pas avoir un développement logique, concret.

 

Si je dois définir vraiment des trucs plus précis, la nature m’interpelle. De voir comment on est en train de progressivement détruire la nature autour de nous est un sujet qui m’intéresse énormément. C’est d’ailleurs une de mes séries qui traite un peu ça, et qui essaie de combler un peu ce manque de nature qu’on est en train de créer par une nature en peinture. C’est un sujet qui m’intéresse.

 

Pareil, le coté communication, le coté échange avec les gens. On arrive dans une société où on est de plus en plus en retrait des gens. On est de plus en plus enfermés chez nous, sans avoir besoin de sortir. On est tout le temps sur notre téléphone, on est tout le temps sur l’ordinateur, sur Facebook, sur Instagram…C’est quelque chose qui a des très bons avantages, je ne le nie pas, mais qui a aussi pleins de défauts.

 

Ce côté, communication, de recréer des échanges avec les gens, peu importe le langage ça joue un peu contre ce truc. Qu’on ne se renferme pas dans cette espèce de solitarisme. Je ne sais pas trop comment dire, mais, tu vois l’idée de pas être solitaire. Sortir un peu de ce truc-là, continuer à créer de l’échange avec les gens…


Collab+TocToc-Kill+bill+Duduss

DG : Est-ce que tes œuvres sont visibles dans d’autres pays ?

DARK : J’en ai eu dans d’autres pays, je crois qu’à Lisbonne, il doit rester deux ou trois murs sur les quatre ou cinq que j’ai fait. Ça fait longtemps que je n’y suis pas allé. Mon dernier voyage a dû être en été 2018, ou peut-être été 2019.


DG : Où est-ce qu’on voit tes œuvres dans la rue, aujourd’hui ? La rue Docteur Laurent ?

DARK : Il doit en rester dans le 15ème juste à côté de la rue de Dantzig.

J’ai un mur sur le quai de la Seine, donc dans le 19ème, à côté de la place Stalingrad, je crois. Après, sinon, les autres, je sais qu’y en a. Il doit en rester trois ou quatre à la Petite Ceinture.  


Les gros murs tiennent. En ce qui concerne les collages ça tiendra deux semaines pour les plus rapides et ça peut tenir jusqu’à 6 mois, un an pour les plus tenaces. Il s’abîme avec le temps en fonction de l’endroit. C’est le problème du collage, il y a un côté vachement plus éphémère pour un collage qu’avec une peinture dans la rue...




DG : Où est-ce qu’on voit tes œuvres dans la rue, aujourd’hui ? La rue Docteur Laurent ?

DARK : Il doit en rester dans le 15ème juste à côté de la rue de Dantzig.

J’ai un mur sur le quai de la Seine, donc dans le 19ème, à côté de la place Stalingrad, je crois. Après, sinon, les autres, je sais qu’y en a. Il doit en rester trois ou quatre à la Petite Ceinture.  


Les gros murs tiennent. En ce qui concerne les collages ça tiendra deux semaines pour les plus rapides et ça peut tenir jusqu’à 6 mois, un an pour les plus tenaces. Il s’abîme avec le temps en fonction de l’endroit. C’est le problème du collage, il y a un côté vachement plus éphémère pour un collage qu’avec une peinture dans la rue...


DG : J’étais dans le 20ème, l’autre jour, rue des Cascades, rue de la Mare et y a des pièces de ENDER partout.

DARK : Ouais, c’est son quartier. Si je reprends l’exemple de Codex, qui est un de ses bons potes, ils travaillent par quartier. Ils travaillent en général dans les quartiers où ils habitent, et ils gravitent autour de cet endroit. Je pense que pour Ender, c’est vraiment, le 18ème, le 19ème, et le 20ème. Ce sont vraiment ses quartiers. Codex, mis à part le 9ème et le 18ème, il pose rarement ailleurs, un peu dans le 13ème.

 

Je suis plus dans une démarche de mettre un peu partout. D’essayer de partager avec plus de gens, avec des gens les plus différents possibles. Ce qui m’amuse c’est de partager avec le plus de gens possibles, et d’avoir le plus d’œuvres à droite, à gauche… Tu peux toucher des gens différents en étant présent à plus d’endroits, donc c’est plus intéressant.

 

Pour moi, c’est hyper important d’aller partout. Si je me résigne, si je reste sur trois rues qui sont juste en bas de chez moi, je ne peux pas partager avec beaucoup de gens, donc c’est moins intéressant. J’aime mettre des œuvres sur des murs où y a beaucoup de passage, parce que tu « parles » à plein de personnes, et ça rend la chose beaucoup plus intéressante.

 

Le mur à côté de la place Stalingrad est sur l’arrière d’un bâtiment, donc du côté quai. Tu as une longue marche le long du mur, et il y a constamment des gens qui passent devant. Par exemple, quand j’étais en train de peindre, il y a la Maire de Paris qui est passée devant.  

 

Sur une journée, tu dois avoir 1000 personnes qui passent devant, ça rend le truc intéressant. Même s’ils ne le comprennent pas, même s’ils l’interprètent de leur manière, ça reste intéressant, parce que tu interagis avec la personne, et tu deviens, indirectement, un truc que la personne a fait ou a vu ou a pensé dans sa journée. Ça, c’est hyper intéressant !

 

Tu créés un lien potentiellement avec tous les gens qui vont juste lever les yeux et regarder le mur. Et ça répond au truc de communication, créer un lien, etc.

 

Il y a des gens qui n’aiment pas ce que je fais, donc je ne peux pas dire que c’est un cadeau. Même si, ça va peut-être énerver certaines personnes que je fasse des trucs, ça reste pour moi une création de lien. Ça créé un sentiment chez la personne. La pire chose qui puisse se passer pour moi par rapport à une de mes œuvres, ce serait une indifférence totale. Que la personne soit contente ou super heureuse, qu’elle en parle à quelqu’un, qu’elle ne soit pas contente, qu’elle essaie de l’abîmer ou quoi, pour moi, ça reste une création de sentiment chez quelqu’un ; et au fond de moi, j’estime que j’ai « réussi » ce que je voulais faire.

 

J’ai créé quelque chose chez la personne, et si la personne passe devant, et qu’elle regarde et que dans son cerveau, ça fait le sifflement vide, pour moi, j’ai un peu raté mon coup. Mais, tu ne peux pas toucher tout le monde non plus, ce n’est pas possible

DG : Trois ans, c’est… waouh !

DARK : Ouais, si je devais dire une fierté, ça serait d’être en phase avec moi-même et en phase avec les attentes que j’avais quand j’ai commencé. Pouvoir me dire, aujourd’hui, je suis capable de vivre de mon art.

 

J’ai eu l’occasion de travailler avec des grandes marques. J’ai créé des customs de flacons de parfum pour Diesel. J’ai fait un projet avec la SNCF. J’ai bossé avec Orange sur des soirées évènementielles. J’ai bossé avec des marques de création de vêtements, je me suis retrouvé à peindre pendant le Festival de Cannes. J’ai participé à un grand nombres d’expos, solo ou collective. J’ai fais des festivals, etc. Je ne me souviens pas de toutes mes expériences parce que j’en ai fait beaucoup comme ça, de trucs assez pertinents, mais chaque fois, c’est un projet en plus, et une histoire en plus à raconter. C’est super cool.

 

J’ai fait des trucs qu’il y a trois ans, je n’aurais jamais imaginé faire qu’aujourd’hui, et c’est une fierté d’avoir fait ces trucs-là.


DG : De quoi es-tu le plus fier ?

DARK : Il n’y a pas vraiment de truc dont je suis fier….


Mon parcours d’artiste ! Il est encore très jeune, je n’ai pas vraiment fait grand-chose. Si, le mur dans le 13ème, celui de la rue du Docteur Laurent, est une fierté parce que je l’ai réalisé quand même sur un temps qui était très bref, que c’était un grand mur, et que c’était vraiment un défi pour moi de pouvoir réaliser ce mur. 


Sinon, d’avoir ce statut d’artiste émergeant que j’ai à l’heure actuelle. Je suis quand même très jeune, plus jeune que 99% des artistes que je connais. Je trouve ça déjà fou, à mon âge, d’avoir pu faire tout ce chemin, d’avoir pu faire ce grand mur, d’avoir pu voyager dans plusieurs villes d’Europe pour pouvoir peindre des murs, enfin, ça, c’est une fierté


Pour l’instant, c’est une fierté qui est toute petite, parce que je n’ai rien fait, je suis un bébé qui a trois premiers pas dans le monde de la peinture. D’ailleurs, tous mes potes artistes, m’appellent le « baby », « bambin. » J’ai droit à tous les noms comme ça parce que pour la plupart, j’ai cinq, ou dix, ou quinze, ou vingt ans de moins qu’eux.


Pour l’instant, c’est bien, je suis content. Ca va à son rythme. En trois ans, j’ai parcouru ce que j’avais envie de parcourir, donc…



En savoir plus

Vous pouvez voir les œuvres de Dark dans le 15ème près de la rue de Dantzig, sur le quai de la Seine, dans le 19ème, à côté de la place Stalingrad, et peut-être encore à Lisbonne. Il faut savoir que le street art et le graffiti sont parfois éphémères et recouverte.


Vous pouvez aussi apprécier ses réalisations sur son site 


*Jaëraymie, street artiste.

 

** POURQUOI L’ART EST DANS LA RUE ? Origines et contours d’un mouvement majeur et sauvage de l’Art Contemporain, Codex Urbanus, publié par Critère Editions 2018.

 

*** Woodstock : Woodstock est un personnage fictif de la bande dessinée Peanuts de Charles M. Schulz. Il est surtout connu pour être le meilleur ami et acolyte de Snoopy. Le personnage est apparu pour la première fois dans la bande dessinée du 4 avril 1967, bien qu'il n'ait été officiellement nommé que le 22 juin 1970. 


Deborah Gallin est la Fondatrice d’Art Works Internationally : Libérez l’inattendu.



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